Une belle journée ! [PV: Lilly]

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A bord du bateau qui nous menait droit, ma fille Mia et moi, vers l'Europe du nord, je contemplais le soleil qui était en train de se lever. Je voyais parfaitement bien les premières lueurs de celui-ci à travers les quelques nuages d'un blanc tirant vers le bleu, vu qu'il faisait encore à moitié nuit, qui se mouvaient très lentement dans le ciel. Cela se voyait que la journée qui suivrait serait magnifique. Ce serait d'ailleurs parfait pour nous. Après tout, Mia et moi n'avions pas fait tout ce voyage pour faire face à la pluie et au mauvais temps, autrement, nous serions resté en Angleterre, plus particulièrement à Bristol, là où l'on vivait depuis des années, un peu plus de 14 ans pour ma part. La vie là-bas était paisible, ce n'était pas la plus grande ville du pays et donc, les rues n'étaient pas constamment rempli ni bruyantes, on pouvait donc y dormir tranquillement sans se réveiller à chaque fois en pleine nuit, à cause de voisins qui n'arrêtaient pas de crier ou d'autres raisons dans ce genre là... Cependant, depuis quelques temps maintenant, ou plutôt, depuis qu'une certaine femme enceinte, à qui je rendais justement visite, m'avait raconté toute la vérité sur ce qui se tramait dans le monde, je faisais de plus en plus souvent face à des créatures qui détruisaient tout sur leur passage. J'avais appris qu'on les appelait "akumas" et qu'ils étaient créés par le Comte Millénaire qui s'amusait à sacrifier les êtres humains qui souhaitaient ramener un proche à la vie dans l'unique but de leur donner naissance. Ainsi, il semblait que, maintenant que je connaissais la vérité, je prenais de plus en plus conscience de leur présence dans ce monde, ce qui expliquait que je les croisais de plus en plus souvent sur ma route, mettant donc ma vie en danger à chaque fois que je décidai de les détruire.

Tandis que le bateau continuait sa traversée sur la mer du Nord, je jetai un coup d'oeil à ma fille qui dormait sur le siège en face de moi, elle avait l'air à la fois reposée et contente. Il fallait dire aussi que c'était rare qu'on parte en voyage rien que tous les deux. Cela n'arrivait qu'une fois par an généralement, mais cette fois-ci, elle avait bien compris que c'était un déplacement bonus. A la base, j'effectuais ce trajet vers la Scandinavie que pour vérifier l'état de santé d'une patiente. J'en faisais un peu beaucoup sans doute, mais bon, c'était un cas de force majeure. Il semblait que j'avais été le premier médecin à m'occuper de sa grossesse, je me devais donc de la suivre jusqu'à l'accouchement, et comme elle n'avait pas le droit de se déplacer, je m'en chargeais. On pourrait croire qu'il était irresponsable de ma part de laisser mon hôpital en plan de cette façon pour m'occuper d'une seule et unique patiente à l'étranger... Or, ce n'était pas parce que j'en étais le directeur, que l'hôpital ne pouvait fonctionner sans moi ! Il était vrai qu'environ un mois plus tôt, on avait été attaqué par 2 akumas, et on avait perdu quelques membres du personnel, sauf que depuis le temps, j'avais engagé de nouvelles personnes, et la sécurité de l'hôpital avait été renforcé. Ainsi en cas de nouvelles attaques, les médecins et les infirmières sauraient comment réagir et n'auraient qu'une seule chose à faire: éloigner les patients du danger et s'enfermer dans les chambres en attendant qu'ils s'en aillent ou que du renfort arrive. J'avais aussi nommé un sous-directeur qui prenait mon rôle lorsque je m'absentais comme je le faisais actuellement. Je savais que je ne pouvais pas faire plus, je ne pouvais pas leur dire la vérité, car sinon, ils vivraient tous dans la peur et dans l'attente d'être attaqués de nouveau, ce que je ne souhaitais pas. J'avais donc mis en place ces nouvelles mesures de sécurité dans le cas où il y aurait un nouveau problème: c'était une mesure de prévention. Quoi de plus normal pour un hôpital que de tout faire pour que les patients soient soignés dans un lieu tout à fait sûr ?

Mia ouvrit les yeux, elle venait de se réveiller. C'était une bonne chose car nous n'allions pas tarder à accoster, d'ailleurs, je me levai et commençai à regrouper nos affaires afin d'être prêt à partir dès qu'on le pourrait. Elle ne connaissait pas la Mrs Dienelt, elle savait simplement qu'elle était une de mes patientes et que j'allais lui rendre visite pour vérifier l'état de sa grossesse. Ce serait la première fois qu'elle verrait une femme enceinte, mais aussi la première fois qu'elle se rendrait chez une inconnue. Habituellement, elle ne fréquentait que ses grands-parents ou les voisins que je connaissais parfaitement bien, et puis, quand on partait en vacances à l'étranger, on prenait une chambre à l'auberge et on restait ensemble tout le temps. Elle n'était donc pas habituée à côtoyer d'autres personnes que sa famille ou ses voisins. C'était de ma faute. J'étais beaucoup trop protecteur avec elle, elle risquerait d'ailleurs de s'en plaindre en grandissant, mais bon, j'étais son père et je trouvais tout à fait normal de m'inquiéter pour elle et de faire en sorte qu'il ne lui arrive rien. Elle ne pouvait quand même pas me le reprocher, et puis, je sentais bien qu'elle avait parfois l'impression que je ne tenais pas à elle, car je ne lui parlais que très rarement... Je me comportais avec elle comme je me comportais avec les autres, je ne m'autorisais que très rarement à me détendre en sa présence. La peur de trop m'attacher faisait toujours partie de moi, et je le regrettais car ça m'empêchait même de m'amuser avec ma propre fille. Bien entendu, je ne parlais pas de m'amuser comme j'avais vu mon père le faire avec elle, j'avais d'ores et déjà décidé qu'il était hors de question que je fasse de même. Enfin, il devait bien y avoir d'autres solutions, non ?

Le bateau accosta. Je pris ma valise, attrapai la main de Mia et nous nous dirigeâmes droit vers la sortie. Si je me dépêchais, c'était pour ne pas être le dernier à sortir, autrement, on devrait attendre des heures avant de pouvoir arriver chez Lilly. Ainsi, nous fûmes les premiers à descendre du bateau, nous marchâmes alors sur le port et nous mîmes donc en quête d'un nouveau moyen de locomotion. Ce fut alors que j'en vis un, je l'appelai sans tarder et une calèche s'arrêta juste devant nous. Je donnai l'adresse au chauffeur et il nous y conduisit assez rapidement, pourtant je ne lui avais pas demandé de se dépêcher. C'était étrange. Est-ce que tout le monde était pressé au Nord de l'Europe ? Je n'en savais rien et de toutes façons, je le découvrirais bien assez tôt. Le trajet fut assez rapide. Il me tendit ma valise, et j'attrapai de nouveau la main de Mia, il serait vraiment bête de la perdre si près du but, non ? Nous avançâmes alors et je ne tardai pas à toquer à la porte, avant d'attendre, le temps que Mrs Dienelt vienne nous ouvrir. J'en profitai alors pour dire quelque chose à ma fille. Je m'accroupis donc afin de me retrouver à sa taille et lui dis:

"Mia, écoute-moi bien. On va dormir ici pendant quelques jours, donc évite de faire des bêtises d'accord ? Tu as le droit de t'amuser, je ne t'empêche pas de le faire, je t'y encourage d'ailleurs. Mais Mrs Dienelt a besoin de calme, donc évite de faire trop de bruit d'accord ?
_ Oui papa.
_ Bien."

Je me relevai et nous attendîmes alors que Lilly vienne nous ouvrir la porte, en espérant bien entendu qu'on ne passerait pas la journée derrière cette porte à attendre comme des idiots.

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[Shiny Day]

Pour s’être reposée, il faut dire que Lilly ne s’était pas épuisée pour rien durant les jours qu’elle avait passé à Bristol. Elle était restée couchée un maximum tout en rédigeant des dossiers jusqu’au moment où la fatigue due à sa grossesse venait la plonger dans un sommeil réparateur. Black Hayate, sa fidèle chienne toujours à ses côtés, avait veillé sur elle comme un ange gardien. C’était étonnant comme elle semblait humaine… A croire qu’elle avait une conscience dotée d’une intelligence qui dépassait l’entendement. C’est ce que la jeune femme aimait chez ce compagnon qu’elle avait trouvé un soir pluvieux. Sa présence était indispensable, vitale, bienfaitrice…

Durant son séjour, elle revit plusieurs fois le médecin du nom de Roy Williams pour voir si tout se passait bien. Elle avait commencé à faire plus amples connaissances et lors de sa dernière visite, elle l’invita même à venir chez elle s’il désirait la suivre médicalement. C’est donc le cœur un peu plus apaisé qu’elle avait regagné la maison où elle avait vécu (et allait vivre sans doute) les plus beaux jours de sa vie. Le voyage fut moins éprouvant, sûrement grâce aux habitudes qu’elle avait prises afin de moins se fatiguer… et le temps ne se fit même pas prier tant il s’était écoulé bien vite. Retourner en Scandinavie signifiait plusieurs choses pour la belle Lilly… Tout d’abord la reprise du travail… qui ce fit en douceur.

Son retour suscita le bonheur de ses amis qui s’étaient inquiétés pour elle. D’un air rassurant, elle avoua que tout irait mieux et qu’un médecin confirmé la suivait. Ce n’était pas grand-chose… Mais au moins, elle avait une crainte en moins et celle-ci concernait l’enfant qu’elle portait. Bien sûre que tout n’allait pas si bien… Ce n’est pas en quelques semaines qu’elle allait se remettre de la perte de l’être qui était le plus cher à son cœur. Le travail avait occupé un peu son esprit… De nouveaux exorcistes avaient rejoint l’Ordre et d’autres avaient refait surface. Par contre… la seule mauvaise nouvelle concernait ceux que l’on qualifiait de « Noah ». Leurs apparitions s’étaient multipliées et il y avait eu des affrontements… D’après des rapports, ils étaient puissants et en voulaient à l’Innocence plus que les Akumas. Comment ne pas avoir peur face à de telles révélations ? Lilly savait très bien qu’ils existaient… Mais leur nombre la faisait paniquer même si elle n’était pas exorciste. Il était nécessaire de les mettre hors course… Fallait-il encore savoir comment ?

Tout cela était bien complexe et la scientifique ne voulait pas se lancer dans des théories impossibles qui lui auraient couté des nuits blanches. Elle ne pouvait se le permettre. Faire tout cela dans le calme et à une vitesse adaptée à son état était indispensable. Puis… certains collègues à elle planchaient déjà sur le dossier. La jeune femme préférait enquêter que de se lancer sur un cas qu’elle ne pourrait gérer à cause de son état. Ainsi, elle retournait chez elle le plus souvent possible afin de profiter du calme que lui procurait la campagne…

Un mois s’était écoulé depuis l’attaque d’Akumas dans l’Hôpital de Bristol. A présent, la future maman ne pouvait camoufler la forme que prenait son ventre… D’un côté c’était agréable, mais d’un autre cela l’effrayait… Elle ne voulait pas inspirer la pitié. Elle était forte et allait se battre pour s’occuper du dernier cadeau que l’amour lui avait offert. La fatigue se faisait donc de plus en plus ressentir mais certains symptômes déplaisants commençaient à s’estomper… En dépit de cela, elle devait se préparer à accueillir celui qui s’occupait d’elle. D’après elle, tout allait bien, son état ne nécessitait pas un si long voyage. Mais c’était obligatoire… Ce n’est pas pour elle qu’elle pensait cela mais pour Roy… Il était directeur et ne devait pas pouvoir s’absenter aussi longtemps… S’il arrivait quelque chose à son établissement, elle allait se sentir coupable… C’était idiot.

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Le jour de l’arrivée du médecin, une journée chaude se préparait… Lilly le sentait à l’odeur de l’air et aux rayons perçants qui se montraient à peine. Rangeant alors la maison qui se préparait à accueillir deux nouvelles personnes, la jeune femme prenait son temps. Cela ne servait à rien de faire des gestes rapides. De plus, la petite Shiba Inu l’aidait dans sa tâche ce qui la faisait rire à chaque fois jusqu’à rendre ses pommettes douloureuses. Les préparatifs se faisaient dans une ambiance douce et agréable… Et lorsque tout fut terminé, la scientifique se posa avec sa fidèle amie afin de se reposer.

Dans ce genre de moment, il était difficile de lutter contre le sommeil… La jeune femme se faisait lentement happée dans le monde de Morphée sans s’en rendre compte. S’en suivi alors un songe très incompréhensible… En effet, la rêveuse se voyait courir dans la campagne accompagnée de d’Akumas et d’exorcistes, puis prendre le thé avec toute la bande afin de parler des fruits qu’étaient les fraises. Ensuite, Black Hayate s’était mise à lui parler afin de lui dire qu’elle comptait vivre sa vie avec Gnörk, un akuma de niveau deux. Jamais de toute sa vie, la future maman n’avait fait un rêve aussi idiot et elle fut complètement perdue lorsqu’elle se réveilla après avoir entendu frapper à la porte. Les sourcils froncés de stupeur, un vague sourire sur les lèvres, elle se leva alors afin de ne pas faire patienter plus longtemps les inconnus. Sa chienne, qu’elle ne regarda plus comme avant durant une dizaine de secondes, attendait patiemment dans le couloir, sans émettre ne serait-ce qu’un seul aboiement. C’est donc dans le calme qu’elle se présenta dans l’encadrement de la porte afin d’accueillir ses invités avec un air apaisé.

« Bonjour… Entrez donc, ne restez pas dehors… »

Le médecin l’avait prévenue qu’il venait avec sa petite fille et lorsqu’elle Lilly la vit, elle lui adressa un sourire réconfortant pour lui faire comprendre qu’elle n’était pas méchante. Ayant l’habitude aux enfants, la scientifique se chargeait de les soigner puisqu’elle seule pouvait être complice avec eux. Il fallait être doux avec eux afin de leur faire oublier la douleur ou les cauchemars… chose que tout le monde ne prenait pas la peine de faire. Ouvrant la porte en grand afin que tout le monde puisse pénétrer dans la maison, elle se permit de présenter celle qui la protégeait chaque jour.

« Je vous présente ma protectrice, elle s’appelle Black Hayate… Il n’y a pas de crainte à avoir, elle est d’une gentillesse exemplaire. »

En guise d’affirmation, la chienne jappa avec engouement, ce qui la fit rire un peu. Avoir du monde chez elle promettait de lui faire du bien. C’est donc avec joie qu’elle indiqua la chambre dans laquelle les deux invités allaient dormir. La petite maison était bien agencée, la lumière perçait les fenêtres un peu partout et cela donnait l’impression de baigner dans la lumière à longueur de journée. Le médecin n’allait pas avoir du mal à trouver la deuxième porte à gauche afin de déposer ses affaires.

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Patientant derrière la porte, Mia et moi ne parlions pas, nous ne faisions qu'attendre qu'on veuille bien nous ouvrir et nous laisser entrer à l'intérieur. Pour ma part, je me doutais de ce qui m'attendait vu l'extérieur de la maison, celle-ci était plutôt petite par rapport à ma demeure, mais il n'empêchait qu'elle était suffisamment spacieuse pour héberger plus d'une personne. Il semblait évident que c'était une maison de type familiale, il ne devait pas y avoir de pièces inutiles à la base. Elle avait sans doute été choisie voire construite pour une famille composée d'un couple marié et de quelques enfants, sans pour autant qu'il y en ait trop, autrement il n'y aurait plus assez de place. Je jetai un petit regard vers ma fille, elle n'avait pas l'air impatiente, elle réfléchissait peut-être aux meilleurs moyens de s'amuser en ces lieux, puisque que je lui avais dit qu'elle était en droit de profiter de cette maison pour rigoler et se détendre. Elle n'était pas là pour le travail elle, après tout, elle était ici en vacances, en quelque sorte, et je comptais bien faire en sorte qu'elle ne s'ennuie pas. Cela faisait un moment, comme je le pensais souvent, qu'elle n'avait pas passé du temps avec moi seul, là en l'occurrence, on ne serait pas seul, mais bon, ce n'était pas comme si elle connaissait Lily. En principe, elle devrait avoir un peu de mal à s'habituer à la vie chez elle, à moins que ma patiente soit du genre à mettre ses nouveaux invités à l'aise aussitôt qu'ils pénétraient dans sa maison...

On finit par nous ouvrir la porte, c'était bien chez elle alors, on ne s'était pas trompé d'adresse, c'était déjà ça. Elle avait l'air en forme, ou plutôt reposée ? Venait-elle de se réveiller ? Elle avait donc dormi en pleine journée, une sieste ? Cela signifiait donc qu'elle suivait à la lettre les conseils que je lui avais donné. Je lui avais prescrit du repos en priorité, ainsi que du calme, et des lieux ou la tension et le stress étaient absents, histoire qu'elle ne se retrouve pas dans un état équivalent voire pire que celui dans lequel elle était lorsqu'on s'était rencontré. D'ailleurs, en y repensant, je me souvenais qu'on avait eu quelques problèmes ce jour-là, et c'était d'ailleurs ce jour-là que j'avais tout appris. Et oui, j'avais alors appris la vérité sur ce qui m'avait attaqué suite à la mort de ma femme, ainsi que la vérité sur le mystérieux pouvoir que je possédais à travers mon alliance. Elle m'avait dit que ça s'appelait une innocence et qu'il y en avait plusieurs types, j'avais aussi appris que les créatures se nommaient des akumas, et qu'il existait une sorte de hiérarchie parmi eux. J'avais donc compris qu'il en existait de biens plus dangereux que ceux auxquels je m'étais confronté, et je me doutais que je ne serais pas toujours chanceux au moins de me retrouver uniquement face aux plus faibles dans les semaines à venir. En effet, depuis que je savais la vérité, j'en affrontais de plus en plus souvent des akumas, c'était comme si cette attaque dans mon hôpital avait servi de déclencheur. Je ne le regrettais pas tant que ça, contrairement à d'habitude, puisque je me doutais que tôt ou tard, ils me seraient tombés dessus, et mieux valait que ce soit maintenant, alors que j'étais âgé de 32 ans, plutôt que plus tard. Là, j'étais au meilleur de ma forme, ni jeune ni vieux, j'avais la maturité et les capacités physiques nécessaires pour mener des affrontements à bien. En clair, ça n'aurait pas pu tomber à un meilleur moment.

"Bonjour... Merci de nous héberger, encore une fois."

Encore une fois, je manifestais là mon côté trop poli, j'avais tendance à m'excuser assez souvent une fois que je commençais, tout comme je remerciais les gens qui me rendaient service autant de fois que je le pouvais: j'étais du genre à exprimer ma gratitude autant que faire se peut. La générosité était quelque chose que je connaissais bien, même si j'avais tendance à agir généreusement dans l'ombre, et donc, quand je rencontrais une personne généreuse, je ne pouvais m'empêcher de me montrer reconnaissant. Et puis là, Mrs Dienelt avait accepté de nous héberger ma fille et moi chez elle, alors qu'elle vivait seule, avec son chien, depuis la mort de son mari. Elle savait qu'on aurait pu dormir dans une auberge et que ça ne nous aurait pas posé de problème, mais elle avait préféré nous inviter. Je lui en étais reconnaissant, et puis, en amenant ma fille avec moi je lui offrais l'opportunité de voir comment on gérait un enfant quand on était seul pour en élever un. Personnellement, j'avais déjà eu un enfant avant que ne naisse Mia, et je l'avais élevé avec ma femme jusqu'à ce qu'elle me quitte, après avoir donné naissance à ma fille. Je l'avais donc élevé par moi-même, mais après avoir compris comment me débrouiller avec un enfant, alors que ce n'était peut-être pas le cas de Lilly. Elle aurait son premier enfant, et pas de mari pour l'aider, et il n'était pas sûr qu'elle puisse compter sur quelqu'un pour l'aider, il fallait donc qu'elle enregistre un maximum d'informations pour la suite des évènements. Enfin, contrairement à moi, elle devait posséder l'instinct maternel, je ne m'inquiétais donc pas tant que ça de la manière dont elle vivrait une fois qu'elle aurait donné naissance à son enfant.

Elle nous présenta à son chien, elle se nommait Black Hayate, c'était donc une femelle, je me demandais d'ailleurs si elle avait choisi le mot anglais signifiant noir exprès ou si c'était un pur hasard ? En tout cas, ça collait avec la fourrure de l'animal. En la voyant, si petite, on pourrait croire qu'elle était de ceux qui aboyaient plus qu'elles ne mordaient, mais bon, elle avait dit que c'était sa protectrice, ce qui pouvait vouloir dire qu'elle était l'inverse en vérité. Tiens, voilà que je me mettais à analyser son animal de compagnie, à croire que j'avais quelque chose qui ne tournait pas rond chez moi, il faudrait peut-être que j'aille voir un médecin moi aussi. Pourquoi ? Je trouvais que c'était plutôt grave de ce mettre à essayer de comprendre les sous-entendus inexistants prononcés par une femme enceinte en parlant de sa chienne. Il n'y avait absolument rien de normal là-dedans !! Enfin bref, passons. D'après Mrs Dienelt, Hayate était du genre gentille, et un petit jappement vint accompagner ses dires. Ce qui était sûr, c'était que cette animale n'avait rien à voir avec mes chiens à moi. Les miens étaient amicaux certes, parce qu'ils s'amusaient parfois avec Mia, mais généralement, on ne les côtoyait pas: ils étaient là pour monter la garde, et pour me protéger des chats, les pires démons qui soient, en réalité.

"Bonjour Hayate, je vous présente ma fille - je fis alors signe à celle-ci de se présenter.
_ Bonjour Mrs, je m'appelle Mia et j'ai 4 ans."

Maintenant que les présentations étaient faites, il était temps d'entrer. La première chose qui me frappa fut à quel point sa maison était lumineuse, on aurait dit que la lumière provenait directement de l'intérieur, alors qu'en fait, c'était la lumière du soleil qui passait à travers chacune de ses fenêtres. Elle nous indiqua la chambre où on serait installé, mais avant tout, j'avais l'intention de ranger la veste de mon costume qui me tenait beaucoup trop chaud ici. Je posai donc ma valise sur le côté, retirai tranquillement ma veste et la posai dans l'aménagement fait pour derrière la deuxième porte à gauche en partant de l'entrée. Je me baissai ensuite, et aidai Mia à retirer sa propre petite veste, et je la rangeai avec la mienne. Le but de ce voyage n'était pas de perdre toutes nos affaires, et c'était sympa de la part de Lilly de nous indiquer où tout se trouvait dans cette maison. M'avançant vers le centre de la pièce, j'observai la femme enceinte du coin de l'oeil, elle avait pris du ventre depuis la dernière fois, mais bon, tout était normal. Je me tournai alors vers elle et lui demandai:

"Alors, comment vous portez-vous depuis que vous avez repris le travail ?"

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[A Family]

Tout avait l’air de se passer pour le mieux au grand bonheur de Lilly qui avait redouté le pire. La petite aurait pu être effrayée ou ne pas supporter le voyage… Mais sa bouille laissait penser le contraire ce qui vint l’attendrir. Le fait de voir le père et la fille devant la petite chienne avait fait sourire la scientifique qui voyait rarement sa fidèle protectrice aussi conciliante. Cela voulait sûrement dire qu’il ne pouvait rien arriver de mal… En même temps qu’avait-elle à craindre ? Roy Williams était un médecin de renommée, ses intentions avaient toujours été bonnes… Puis ce n’est pas une petite fillette de quatre ans qui allait lui faire peur… Bien sûr, les akumas pouvaient revêtir plusieurs formes…

*N’importe quoi…*

Lilly n’en revenait pas de se montrer aussi suspicieuse envers deux personnes qui ne lui voulaient aucun mal. L’instinct maternel peut être ? Il est vrai que ces derniers temps, la jeune femme de méfiait de tout le monde même de ses amis les plus proches… Le fait d’être au courant de tout ce qui se passait dans l’ombre lui donnait l’impression d’être entourée par l’ennemi… C’était idiot et elle s’en rendait compte assez rapidement. Malheureusement, elle continuait de douter encore et encore… Désemparée, elle se demanda alors si cette paranoïa allait croitre au fur et à mesure de sa grossesse… Si c’était le cas, alors comment allait-elle agir dans quelques mois ? La simple idée de s’imaginer enfermée dans sa maison comme une vieille femme aigrie la fit sourire. C’était réellement un grand n’importe quoi.

Pendant que la scientifique rangeait ses idées farfelues dans un coin de son esprit tout en souriant d’exaspération, les deux invités déposèrent leurs affaires dans la chambre qui allait les accueillir. Au moins, personne ne l’avait vu changer d’expression faciale en quelques secondes. Ne s’attardant pas plus longtemps dans le couloir de l’entrée, Lilly se dirigea vers l’endroit où se trouvaient ses hôtes en prenant un air un peu plu détendu. Le père et la fille semblait bien s’entendre… C’était beau à voir… Mais l’avait-il élevée seul… ? Cet homme lui ressemblait beaucoup et cela la touchait. Lui aussi était veuf mais elle ne connaissait pas son histoire. Beaucoup de questions lui venaient en tête mais aucune ne se matérialisa sous forme de paroles. C’était très impoli de poser des questions sur la vie privée d’une personne qu’elle ait vécu des atrocités ou non. Les confessions viendraient avec le temps, et si elles décidaient de ne pas se montrer alors la jeune femme garderait tout pour elle…

Le regard vide, Lilly fut ramenée à la réalité par la voix du médecin. Clignant ses yeux d’ambre en guise de surprise, elle répondit à son interlocuteur après quelques secondes…

« Ho, oui, ça va… Je suis juste un peu fatiguée mais je prends quelques jours quand je ne me sens pas me rendre à l’Ordre. »

C’est vrai que depuis qu’elle avait repris ses fonctions, la fatigue s’était accumulée plus rapidement. Entre les discussions sur son état, les préoccupations de ses amis qui passaient souvent la voir et les dossiers, elle ne savait plus où donner de la tête. De plus, il y avait cette enquête qu’elle tentait de mener afin de savoir ce qui était réellement arrivé à son mari. Tout cela était bien trop pour une future maman… C’est pour cette raison qu’elle préférait travailler chez elle, au calme afin d’éviter de mettre en danger l’être qu’elle portait en elle. D’ailleurs, elle s’empressa de le rajouter tout en invitant Roy et sa fille à la suivre dans le salon.

« Je travaille ici, c’est bien plus calme et beaucoup moins stressant… Venez, nous allons boire quelque chose…»

Lentement, tout en caressant son ventre de plus en plus rond, la jeune femme se dirigea vers la pièce la plus agréable de la maison… Des petites tasses ainsi que des verres étaient disposés sur la table basse en bois.

« J’ai du thé, du café… Et aussi des jus de fruits frais… Dîtes moi ce que vous ferais plaisir. »

Ayant prévu le coup, Lilly avait pris le soin d’aller chercher des boissons plus appropriées pour une petite fille… Maintenant, est-ce que tout cela allait plaire… ? Cela restait un grand mystère. La scientifique avait déjà côtoyé des enfants, leurs goûts et leurs plaisirs étaient simples… Mais il arrivait que certain petit fasse preuve d’originalité… Peut être que la petite Mia allait la surprendre… Debout, un sourire bienveillant aux lèvres, elle était prête à répondre aux désirs de ses invités.

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Après avoir déposé nos affaires, nous nous avançâmes vers le centre de la pièce. Je trouvais que c'était mieux que de rester dans le couloir jusqu'à ce que l'un d'entre nous propose de s'y rendre. Non pas que je considérais Lilly comme une mauvaise hôtesse, mais je me disais que si la situation avait été inverse, soit si c'était elle qui était venue chez moi, elle aurait été en droit d'aller où bon lui semblait sans attendre que je l'y invite ou que je l'y autorise. Après tout, elle n'était pas une cambrioleuse, je n'avais donc rien à craindre d'elle, et même si c'était le cas, je la verrais mal me voler dans son état... Quant à moi, j'étais son médecin, elle devait avoir un minimum confiance en moi pour m'inviter dans sa maison, et puis j'étais accompagné de ma fille, Mia, ce qui pourrait lui donner un avant-goût de ce que serait sa vie avec son enfant. Et oui, élever un enfant seul n'était pas facile, surtout lorsque l'on venait de perdre son être le plus cher. Enfin bon, elle avait l'air bien moins stressé que lors de notre première rencontre, et d'ailleurs, je me rappelais que lors de nos dernières consultations, son état s'était nettement améliorée. Il fallait croire que vivre à quelques milliers de kilomètres de chez elle l'avait aidé à se calmer et à retrouver un état suffisamment stable pour pouvoir retourner chez elle et reprendre un minimum de travail. Je ne lui avais pas interdit le travail, mais nous avions passé une sorte de marché: elle ne devait pas forcer et penser à sa santé et à celle de son enfant avant tout, et donc s'arrêter et prendre du repos lorsqu'elle sentait que c'était nécessaire. J'étais certain qu'elle m'avait écouté, elle était mère, et elle devait tenir à cette enfant plus qu'à toute autre chose, surtout quand on savait que le père de celui-ci était mort peu de temps après qu'elle soit tombée enceinte: cette enfant représentait en quelque sorte son défunt mari, et elle ne souhaiterait pas le perdre, loin de là d'ailleurs.

Je connaissais un peu du passé de Lilly, je savais surtout ce qu'elle m'avait dit, et on avait surtout abordé les sujets qui la stressaient, soit la Congrégation de l'Ombre, les akumas, la menace que représentaient ces êtres supérieurs aux maréchaux, mais aussi la mort de son mari, bien qu'elle avait été très vague sur ce sujet. Elle m'avait dit qu'il avait été assassiné, mais je n'en savais pas plus et je n'avais pas cherché à en savoir plus, j'étais peut-être son médecin traitant, mais ça ne m'autorisait pas à profiter de mon statut pour nourrir ma curiosité: ce serait une honte pour moi autrement.
Toujours dans le salon, je pris des nouvelles de ma patiente, je la vis cligner des yeux suite à ma prise de parole. Avait-elle l'esprit ailleurs ? C'était possible, mais elle n'en semblait pas moins en pleine forme, ou plutôt tout aussi en forme qu'une femme enceinte d'un peu plus de 4 mois pourrait l'être. Son ventre était bien plus visible qu'avant, et en le regardant des souvenirs me revinrent en mémoire: des souvenirs liés à ma défunte femme lors de ses grossesses à elle. Je me rappelais d'ailleurs du comportement que j'adoptais durant ces moments-là, et j'étais très content que personne dans mon entourage ne s'en soit rendu compte, ou presque. Il n'était pas facile de garder un air impassible au travail quand on respirait la joie de vivre et que notre femme rayonnait au fur et à mesure que le bébé se développait. Résultat, j'étais aux anges même au travail, un sourire aux lèvres, j'avais tendance à rêvasser sans le vouloir, mes pensées l'accompagnant toujours, et durant ces périodes, je rentrais plus tôt du boulot pour aller la retrouver. Autant dire que j'étais comme hypnotisé par ma femme dans ces moments-là, j'agissais mécaniquement sans même y penser et j'étais aux petits soins pour elle. Je devais avoir l'air ridicule d'ailleurs, parce qu'elle n'arrêtait pas de rigoler chaque fois que je marchais - qui sait, peut-être que je sautillais légèrement sans même m'en rendre compte - ce qui me rendait encore plus heureux. J'avais été comme ça durant près de 18 mois de ma vie en tout, le temps de ses deux grossesses qui avaient donné naissance à Henry et à Mia, qui elle était avec moi actuellement.

Elle répondit que ça allait mais qu'elle était un peu fatiguée. Tout était normal jusque là, nous n'avions donc pas à nous inquiéter. Elle m'annonça également qu'elle s'octroyait quelques jours de repos lorsqu'elle sentait qu'elle ne pourrait pas se rendre sur son lieu de travail. Cela faisait plaisir de voir qu'elle respectait notre engagement, et surtout qu'elle allait vraiment bien. Par contre, je me demandais comment elle allait psychologiquement, s'inquiétait-elle toujours autant à propos des akumas ou est-ce qu'elle se sentait mieux depuis qu'elle était de retour à la Congrégation. D'après moi, s'il y avait bien un endroit où on était le plus à l'abri des akumas et du reste, c'était forcément au sein de cet Ordre, celui-ci devait regorger d'exorcistes bien plus performants que moi. Je savais que j'avais fait des progrès et j'avais d'ailleurs eu un aperçu de ce que donnerait mes pouvoirs avec un peu plus de pratique lors d'un petit séjour en Espagne. J'y avais fait la rencontre d'une maréchale, vraiment très jeune et que j'avais pris pour une imposteur au tout début. En tout cas, elle devait être en sécurité là-bas, et si elle s'inquiétait encore, ça devait être à cause d'autres choses, peut-être même que ces choses étaient encore plus graves. Elle nous invita dans le salon tout en m'annonçant qu'elle travaillait chez elle maintenant, précisant que c'était plus calme et plus reposant. J'acquiesçai d'un signe de tête, montrant que j'approuvais son choix.

"Hmm. Excellente idée, et puis, vous avez Black Hayate pour veiller sur vous ici - un très mince sourire s'afficha sur mes lèvres - On vous suit.
_ Allez Hayate, viens on va boire."

Ce fut ce que déclara ma fille à la chienne de notre hôtesse, à croire qu'elles se connaissaient depuis des années. J'étais content de voir qu'elle était déjà habituée à la présence du chien en ces lieux. En même temps, avec les deux énormes chiens qui vivaient avec nous, il était tout à fait normal qu'elle soit habituée, non ? En tout cas, je fus surpris sur le coup, mais je fis comme si de rien n'était tandis qu'on suivait Lilly vers le salon. Je remarquai alors qu'elle avait déjà tout préparé: des boissons et de quoi les boire. Mia s'installa sur un canapé, et je m'assis près d'elle. Notre hôtesse nous fit l'inventaire de ce qu'elle préparé et apporté, je laissai le soin à Mia de passer sa commande en premier, elle déclara alors qu'elle voulait du jus de fruit, elle fut servie et ce fut à mon tour de parler. J'annonçai donc qu'un thé ferait l'affaire, et quelques secondes plus tard, nous étions tous servis et parfaitement bien installés pour reprendre la discussion. Avec tout ce qui s'était passé durant ce mois, je me dis que lui faire part des aventures que j'avais vécu et des combats que j'avais effectué pourraient l'intéresser. Après tout, j'étais toujours en vie et intact, ça devrait suffire à la rassurer.

"J'ai rencontré une maréchale en Espagne, connaissez vous Swan Daviel ? Je l'ai croisé alors qu'elle était en mission. Ce fut une rencontre des plus intéressantes, surtout que je l'avais déjà vu avant."

Connaissait-elle cette maréchale ? Connaissait-elle les autres aussi ou son métier limitait le nombre de personnes qu'elle était en doit de côtoyer au sein de l'Ordre. Etait-elle forcée de ne parler qu'avec les autres scientifiques ou pouvait-elle parler aux exorcistes et autres membres de cette Congrégation ? C'était une question qui me taraudait depuis un petit moment maintenant, y avait-il des règles particulièrement à l'intérieur, mis à part le fait de devoir garder secret tout ce qui s'y passait ? Je n'en savais pas grand chose, tout comme je n'étais pas au courant de toutes les choses qu'incombaient la vie à l'intérieur. J'avais beaucoup parlé avec la maréchale et avec ce qu'elle m'avait appris, je voyais plus clair et je savais maintenant que le jour où j'intégrerais leur groupe se rapprochait. Je ne saurais dire quand est-ce que je laisserais ma fille derrière moi pour les rejoindre, mais je savais que quelques mois passeraient avant ce grand jour. C'était la raison pour laquelle je profitais de ma fille un maximum de temps avant de devoir la laisser, je supposais qu'elle se rendait compte que j'étais de plus en plus présent et que ça signifiait quelque chose. Si c'était le cas, je me doutais qu'elle en profiterait jusqu'à ce que je lui annonce de quoi il en retournait exactement. Je sentis alors que me tirait le bras, je tournai la tête et entendit ma fille me dire:

"Papa ? Pourquoi il a pas le droit de boire du jus de fruit Hayate ? - elle avait l'air sérieuse en plus
_ Je ne sais pas, demande à sa maîtresse. - elle se tourna vers Lilly et lui demanda avec ses gros yeux.
_ Mrs, pourquoi il a pas le droit de boire du jus de fruit Hayate ?"

Il fallait croire qu'on avait pas la même définition de "question intéressante" mais bon, chacun son truc. Je n'étais pas le maître du chien, ce n'était donc pas à moi de répondre, et puis, en lui disant de demander à Lilly, je forçais la discussion entre celle-ci et ma fille. Je verrais bien comment elle se débrouillerait pour lui répondre. En attendant sa réponse, je sirotai mon thé tranquillement tout en observant la discussion entre ma fille et ma patiente, au vu de l'air bienveillant de cette dernière, j'étais certain qu'elles s'entendraient. En pensant à cela, j'en vins à me poser une toute autre question: Lilly Dienelt attendait-elle un garçon ou une fille ?

Invité

[Mia & Black Hayate]

L’ambiance était agréable au sein de la maison de Lilly Dienelt… Le soleil continuait d’inonder les différentes pièces de ses rayons bienfaisants. Jamais la jeune femme n’aurait vu mieux pour l’arrivée de ses invités. Ses suspicions dues à sa paranoïa un peu trop poussée s’en étaient allées et à présent, elle souriait tranquillement en attendant la réponse de ses invités quant à la question qu’elle venait de poser. Quel ne fut pas son sourire lorsque la petite exprima son envie de boire ce qu’elle avait préparé pour elle. Ainsi, en tant que bonne maitresse de maison, la future maman remplit le verre de la petite Mia puis se tourna vers le médecin. En tant qu’Anglais, elle ne fut pas surprise de le voir demander un thé. Ce n’est donc qu’après avoir satisfait les désirs du père et de la fille que la jeune femme prit un verre de jus de fruit tout en allant se poser avec délicatesse sur le petit fauteuil.

Tout se passait pour le mieux et Lilly en était ravie. Longtemps elle avait appréhendé cette rencontre alors qu’il n’y avait rien à craindre… Les enfants restaient des enfants après tout. C’est donc plus détendue que jamais qu’elle écouta ce que le médecin avait à lui dire. Depuis qu’ils s’étaient vus dans son hôpital, il avait rencontré une Maréchale en Espagne alors qu’elle était en mission… Fronçant les sourcils tout en caressant son ventre, la jeune femme réfléchissait… Swan Daviel… C’était le prénom de la Maréchale qui n’était pas retournée au QG depuis un bon moment maintenant… Est-ce que ses collègues avaient oublié de la prévenir concernant son retour ? Sûrement puisqu’elle avait été aperçue en Espagne pour le compte de l’Ordre… De toute façon, les hauts-placés avaient le droit de se déplacer ou de s’éclipser durant des mois voire des années alors pourquoi éprouver ne serait-ce qu’une once d’inquiétude ? De plus, la scientifique ne la connaissait pas personnellement… Quelque fois, elle s’était retrouvée à discuter avec cette jeune femme aux yeux d’un bleu éclatant mais elle n'avait eu vent que de son innocence et de son caractère bien trempé…

Mais alors qu’elle allait répondre à la question de l’exorciste, elle s’arrêta dans son élan lorsqu’elle entendit la petite parler d’un ton assez sérieux. Bien sûr, elle ne saisit pas tout de suite la question qui avait été adressée au médecin, son père donc… De plus, ce dernier demanda à sa fille de s’adresser à elle directement. Soudain mal à l’aise, Lilly fut rassurée dès que les mots franchirent la bouche de Mia. Un sourire malicieux illumina les lèvres de la future maman… Elle aimait beaucoup la complicité qui était née entre l’enfant et la chienne… D’ailleurs, elle l’avait bien remarqué dans le couloir quelques minutes auparavant… Black Hayate l’avait suivie en agitant la queue avec joie… C’était si adorable… Ainsi, avec une douceur innée, la jeune femme appela la chienne puis se tourna vers la petite bouille à l’air sérieux…

« Tu sais quoi, on va lui demander… »

Un clin d’œil ponctua sa phrase. Puis, en tant que bonne actrice, la jeune femme se tourna vers son ange gardien afin de s’adresser à elle.

« Hum hum, Black Hayate… Pourquoi tu ne bois pas de jus de fruits ? »

Ayant saisit la question de sa maîtresse, la Shiba Inu se mit sur ses pattes arrière puis… tomba à la renverse afin de faire la malade, la langue pendante. Grimaçant alors en se tournant vers la fille du médecin, Lilly traduisit les gestes que la chienne venait de faire.

« Je crois qu’elle veut nous dire que ça la rend malade… »

Réagissant aux paroles prononcées, Black Hayate se releva puis agita la tête afin d’approuver la traduction. De ce fait, des rires suivirent la scène humoristique. Durant ce laps de temps enivrant, la jeune femme discuta un peu avec Mia en la renseignant sur les gouts très étranges que pouvaient avoir son amie fidèle. Le lait, les gâteaux… Elle mangeait un peu de tout lorsqu’elle le méritait bien évidemment. Ce petit moment de complicité l’apaisa encore plus et c’est avec sérénité qu’elle reprit un air sérieux après la courte discussion avec la petite.

« Hum, oui, la Maréchale Swan Daviel… Je ne la connais pas particulièrement, je sais juste qu’elle s’est absentée durant de longs mois. Vous savez, les Maréchaux sont les seuls exorcistes qui peuvent se déplacer où bon leur semble et pendant le temps qu’ils veulent. »

Cette semi liberté dont jouissaient ses supérieurs ne lui faisait pas envie... Le fait d’être mis en avant ne la séduisait pas… Au contraire, elle aimait sa place de scientifique… De plus, elle avait le droit de partir si cela lui disait… Mais pour l’instant c’était impossible, pas avant d’avoir élucidé le mystère qui entourait la mort de son mari…. Totalement perdue dans ses pensées, Lilly arborait un regard empli de vide… Se rendant compte que sa petite absence, elle se mit soudainement à parler de la météo…

« Si vous le voulez, nous pourrons aller faire un petit tour dans les chemins un peu plus tard… C’est très beau et très agréable, il y a beaucoup de chose à voir… Black Hayate aime bien jouer en plus…»

Un sourire illumina ses lèvres fines aux couleurs rosées… Durant quelques secondes, elle avait pensé à parler de l’Ordre mais il ne valait mieux pas le faire devant cette petite si adorable. Les enfants avaient le don de comprendre tout assez rapidement… Elle-même avait très vite fait le rapprochement dans sa jeunesse concernant les absences de son grand-père… Puis, parler de tout cela en présence d'un enfant n’était pas à l’ordre du jour.

Buvant une gorgée du verre qu’elle tenait dans sa main droite en alliant lenteur et délicatesse, Lilly posa alors une question qui n’avait cessé de la tourmenter…

« Au fait Docteur, cela ne pose pas de problème que vous soyez absent ? Je veux dire, pour votre hôpital… »

La jeune femme n’avait pas osé mentionner l’attaque d’Akumas… Elle avait donc fait un sous-entendu pour que le médecin comprenne. Reconstruire un bâtiment prenait énormément de temps… Puis, elle voulait aussi savoir si d’autres attaques avaient eu lieu juste après son départ. Contrôlant ses émotions, la scientifique prit un air faussement serein tout en continuant de faire ce tic en rapport avec sa grossesse. Si les sbires du Comte s’en étaient pris à lui encore une fois à Bristol, il fallait surveiller la petite maison avec attention.

Congélateur à Lunettes Age : 30 Messages : 54

J'avais proposé à ma fille de s'adresser à notre hôtesse pour obtenir la réponse à sa question. Une interrogation qui devait chercher une réponse depuis un petit moment maintenant, même si, la connaissant, je me disais qu'elle avait dû patienter un peu avant de la poser, le temps de voir si, au final, celle-ci ne serait pas inutile. Et oui, elle avait beau avoir 4 ans, Mia était très maligne et elle attendait toujours un peu avant de poser une question, le temps de voir si elle ne trouverait pas elle-même la réponse ou si quelqu'un y répondrait sans qu'elle n'ait à la poser. J'attendis donc avec impatience d'entendre la réponse de Lilly à la question posée qui était: "pourquoi la chienne ne buvait pas de jus de fruit elle aussi ?" Pourtant lorsque je l'entendis lui répondre qu'elles allaient poser la question à Hayate, mon expression faciale changea quelque peu, alors que jusqu'à maintenant j'affichai un air qui se voulait impassible et bienveillant, soit une expression neutre mais qui exprimait clairement que je n'avais pas de mauvaises intentions. Quoiqu'il en soit, je ne m'étais pas du tout attendu à ce qu'elle dise ça. Elle comptait vraiment s'adresser à sa chienne, et le pire dans tout ça, c'était qu'elle s'attendait à ce que celle-ci lui réponde. Il ne manquerait plus qu'elle se mette à parler et je pourrais alors dire que j'avais tout vu. Je ne savais pas grand chose d'elle, mais bon, elle avait beau être une scientifique au sein de l'Ordre, je la voyais mal faire des expériences sur un chien dans le but de le faire parler...

Elle posa donc la question à la chienne qui se mit à agir étrangement. En effet, Hayate fit la morte et ma patiente traduisit ce que cet acte voulait dire à ma fille Mia. Elle lui apprit que si sa chienne ne buvait pas de jus de fruit, c'était parce que ça la rendrait malade. Au moins, la réponse était claire, et je devais avouer que l'animal était particulièrement bien dressé, mes propres chiens n'étaient pas dressés pour jouer les cadavres. En fait, je ne m'étais pas embêté à leur apprendre des tours que je jugeais inutiles car ils ne servaient qu'à amuser la galerie: je leur avais seulement appris à défendre ma demeure contre des intrus et plus particulièrement à faire fuir les démons de la nuit qui me cherchaient des noises, appelés chats par les naïfs, voire même chatons... Enfin bref, mes chiens savaient surtout sauter sur les intrus et mordre suffisamment forts pour que ceux-ci ne reviennent jamais plus chez moi. Je me disais d'ailleurs que si je les avais eu avant la mort de ma femme, celle-ci ne serait pas morte aujourd'hui, mes chiens auraient égorgé le cambrioleur avant même qu'il pose un pied dans ma demeure !! D'ailleurs, Hayate hocha la tête pour approuver et j'entendis ma fille rire avec Mrs Dienelt, ce qui me conforta dans l'idée qu'elle allait mieux que la première fois que je l'avais rencontré. Le fait de voir ses patients rirent suite à leur rétablissement était une récompense d'une valeur quasi inestimable pour moi, d'ailleurs, je serais capable d'exercer ma profession gratuitement si je ne devais pas subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille qui était composée de ma fille et de mes chiens.

Pendant que je continuais de siroter mon thé en soufflant dessus à chaque fois pour éviter de me brûler, les deux nouvelles amies, si on pouvait dire, discutaient tranquillement. Elles parlaient d'Hayate et de ses goûts culinaires, chose qui ne m'intéressait pas trop habituellement, mais je ne les interrompis pas parce qu'elles avaient l'air de bien s'entendre. Il était inutile de se concentrer sur un sujet de conversation en particulier, surtout s'il faisait monter le stresse de ma patiente. Et puis, elle se chargea elle-même de revenir sur le sujet m'annonçant qu'elle ne connaissait pas très bien cette maréchale mais qu'elle savait qu'elle s'était absentée pendant plusieurs mois. Hmm, il était donc vrai alors que les maréchaux pouvaient se promener où bon leur semblait sans se préoccuper de revenir au QG de l'Ordre après chaque escapade. C'était une information très intéressante, et cela voulait sans doute dire que si l'on accompagnait un maréchal ou une maréchale, on pouvait aller n'importe où avec et aussi longtemps qu'on le désirait. Ainsi, dans le cas où je rejoindrai la Congrégation de l'Ombre, je pourrais rendre quelques visites à ma fille à condition que le/la maréchal(e) qui m'accompagne soit sympa ou estime qu'on ne courrait aucun risque en allant la voir...

"C'est ce que j'ai cru comprendre en effet... Au passage, je ne lui ai rien dit sur vous, donc ne vous en faites pas."

Je préférais la prévenir dans le cas où elle s'inquiéterait sur ce que j'aurais pu apprendre à cette maréchale. Après tout, qui disait rencontre disait forcément discussion. Ainsi, il devait paraître évident pour elle que j'aie bavardé un moment avec celle-ci, et si je n'avais pas précisé que je n'avais rien dit sur elle, elle aurait pu croire que j'avais révélé à Swan que c'était elle qui m'avait tout appris sur la Congrégation, les exorcistes, les innocences, et leurs ennemis: le Comte et les akumas, ainsi que d'autres encore plus dangereux. Maintenant, elle savait qu'elle n'avait rien à craindre, Swan ne savait pas qui m'avait fourni ses informations, ça pourrait tout aussi bien être un exorciste vagabond qu'une personne faisant d'ores et déjà partie de cette organisation. Lilly pouvait donc dormir tranquille sans se soucier d'être accusée de trahison ou de trucs dans le genre...
Par la suite, je sentis que son esprit était ailleurs mais je ne fis rien pour la faire redescendre sur Terre, je n'aimais pas trop déranger les gens, sauf quand c'était réellement nécessaire. Là, en l'occurrence, ça ne l'était pas puisqu'elle ne courrait aucun danger en rêvassant ou en pensant à des choses que je savais peut-être déjà ou dont j'ignorais l'existence. Elle cherchait peut-être à se rappeler de ce qu'elle savait d'autres concernant Swan, ou alors elle pensait à quelque chose qui n'avait absolument rien à voir avec tout ce qui concernait la guerre entre les exorcistes et les akumas.

Lilly changea alors totalement de sujet pour une raison que j'ignorais, mais bon, ce qu'elle dit nous intéressa, ma fille et moi, au plus haut point. Elle parce qu'elle devait mourir d'envie de courir et de jouer avec Hayate, et moi parce que je voulais visiter cette ville. Après tout, puisque j'étais ici, j'avais le droit de prendre du bon temps, non ? Et puis, avec cette sortie, ça ferait deux heureux, Hayate aimait jouer aussi, et elle m'apprit qu'il y avait beaucoup de choses à voir dans le coin. Autant dire que j'avais hâte d'y être, même si je ne le montrais pas du tout !! Je me demandais d'ailleurs si le fait que je ne trahisse jamais mes émotions énervait les gens autour de moi ou s'ils s'y étaient habitués avec le temps. C'était une question qu'il faudrait que je pose un jour, ça n'allait pas me faire changer, mais bon, je pourrais alors faire en sorte que cet énervement se ressente moins... J'acquiesçai d'un signe de tête, ajoutant que ce serait avec un grand plaisir qu'on la suivrait sur les chemins qu'elle nous indiquerait. Je me levai alors du canapé, non pas dans le but de quitter la pièce, mais plutôt dans l'intention d'observer les lieux à travers les nombreuses fenêtres de sa maison. Mon thé à la main, j'en buvais une gorgée de temps à autre tout en marchant dans la pièce. J'étais en train de regarder à travers la fenêtre la plus grande de cette pièce quand je l'entendis me parler de l'hôpital, et des éventuelles problèmes qu'il pouvait y avoir en mon absence. Elle devait faire référence à la destruction de quelques parties de mon hôpital suite à l'attaque des deux akumas le jour de sa visite. S'inquiétait-elle d'une autre attaque en mon absence ? Pour ma part, je ne voyais aucune raison de m'inquiéter: la foudre ne frappait jamais deux fois au même endroit. Ce qui m'interpella par contre, ce fut la manière dont elle m'avait appelé. Elle m'avait appelé "docteur", en dehors de l'hôpital je n'appréciais pas trop ce terme, je préférais Mr Williams pour des inconnus, mes collègues, des patients ou des enfants, mais Roy pour les personnes que je pouvais qualifier de proches ou que je voyais assez régulièrement... Ainsi, je lui répondis tout en me tournant vers elle:

"Je vous en prie, appelez-moi Roy. Nous ne sommes pas à l'hôpital après tout. - je marquai une pause là, le temps qu'elle comprenne que j'étais très sérieux, et puis, elle n'était pas qu'une simple patiente, elle était la personne qui m'avait révélé la vérité sur mon alliance - Ne vous inquiétez pas pour ça, la reconstruction avance assez vite et les patients tout comme mes collègues s'en sont remis. Ils sont toujours sur leurs gardes, mais bon, je ne vois aucune raison de m'en faire, j'ai réglé le problème la dernière fois, et c'était la première fois que mon hôpital était visé. Je doute donc qu'on s'en reprenne à lui. Et puis, le sous-directeur prend ma place lorsque je m'absente..."

Suite à cette dernière phrase, je devins silencieux et mon expression changea un peu, j'étais... triste. Triste parce que je savais que bientôt le sous-directeur prendrait ma place définitivement dans mon hôpital, et que ce jour-là, je lui laisserais mes patients, mes collègues et toute la paperasse que cela impliquaient. Durant mes absences répétées depuis quelques temps, il pouvait voir ce que ça faisait d'être à mon poste: il s'y habituait en quelque sorte, un peu comme une formation pour son futur rôle dans l'hôpital. Et bien entendu, le fait de penser à cela me faisait penser à ce que j'aurais bientôt à faire: abandonner ma fille à ses grands-parents afin de rejoindre la Congrégation de l'Ombre. Ce serait sans doute la pire chose que j'aurais à faire, autant pour elle que pour moi. Elle était déjà habituée à me voir seulement en début et en fin de journée, voire parfois pas du tout pendant plusieurs jours, mais là, ce serait totalement différent, et il pourrait s'écouler plusieurs années avant que je ne la revois, si je la revoyais un jour... Je manquerais plein de choses c'était certain, je ne la verrais peut-être pas lire pour la première fois, ni même écrire, je manquerais plusieurs étapes très importantes de sa vie, et elle, elle vivait déjà sans la présence de sa mère, là, elle allait perdre son père, ce qui ferait d'elle une orpheline malgré le fait que je sois toujours en vie. Je savais qu'elle saurait vivre avec, elle était forte, mais bon, je savais aussi que je lui manquerais autant qu'elle me manquerait quand je ne serais plus là pour la mettre au lit ou pour l'emmener avec moi lors de mes voyages un peu partout en Europe... Je finis par me reprendre et recouvrai mon air impassible de tous les jours, je remarquai au passage que j'avais fini de boire mon thé. Restant toujours debout devant la fenêtre, je jetai un oeil à l'ensemble de la pièce et posai une série de questions à la jeune femme:

"Vivez-vous ici depuis longtemps ? Je veux dire par là que votre maison est vraiment bien aménagé, et je doute que vous ne viviez ici que depuis un an... D'ailleurs, elle est plutôt grande, et pour l'entretenir, ça doit demander beaucoup de travail, non ? Avez-vous quelqu'un pour s'occuper de son entretien ou vous en occupez-vous seule ?"

Pour l'instant, je n'avais pas plus de questions, je n'avais pas l'intention de l'interroger sur son mari, et je pensais avoir compris que son changement de sujet avait un rapport avec la présence de ma fille. De plus, parler de la Congrégation risquerait de me blesser à présent, je préférais donc éviter le sujet pour le moment, le temps que je m'en remette ou qu'on parte en balade comme elle l'avait suggéré. En attendant donc, je comptais l'interroger sur sa maison et le pays dans lequel elle vivait.

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[Once Upon a Time...]

Le climat qui régnait dans la petite maison avait le don de réconforter la jeune Lilly. Le fait de voir du monde lui faisait oublier ses tracas quotidiens concernant la Congrégation ou encore son passé assez douloureux. De plus, l’homme qui se trouvait devant elle pratiquait un métier des plus remarquables… Posséder le pouvoir divin, par contre, n’avait rien de rassurant. Bien sûr, cela était parfait si une attaque survenait… Mais les ennemis étaient bien trop puissants et la future mère ne voulait pas que la pauvre Mia voit ces horreurs mécanique. Chassant alors ses idées noires en fermant les yeux durant quelques secondes, la Scientifique reporta son attention sur Roy qui venait de se lever délicatement afin de faire le tour du salon pour s’arrêter près de la fenêtre. Toujours bien assise confortablement dans le fauteuil, la jeune femme écouta alors attentivement ses paroles.

Tout d’abord, il la pria de l’appeler par son prénom, Roy… Cela allait être difficile pour Lilly qui n’avait pas l’habitude d’être aussi familière mais elle allait tout de même tenter afin de ne pas le décevoir. Mais la suite de la discussion fit voler en éclat le malaise qu’elle avait ressenti après la demande du médecin… En effet, il répondit à la question qu’elle avait posée quelques minutes plus tôt… Ainsi, les dégâts causés par les machines du Comte commençaient à faire partie du passé… Le personnel ainsi que les patients qui avaient subi des blessures se remettaient lentement et c’est le sous-directeur qui le remplaçait…

Le verre du jus d’orange entre ses doigts fins, Lilly ne put s’empêcher de regarder à l’intérieur lorsqu’elle ressentit la peine du Dr Williams… S’il rejoignait la Congrégation, il allait devoir laisser son bâtiment à vie… La jeune femme était bien heureuse de n’être qu’une simple scientifique… Le recrutement ne la concernait donc pas. Cependant, cela ne l’empêcha pas se partager cette tristesse étrange… Tout perdre pour servir une organisation aux desseins complexes était un choc qu’il fallait préparer pour pouvoir bien encaisser… Jamais de sa vie la jeune femme n’aurait abandonné ses proches du jour au lendemain pour une guerre interminable et sanglante…

Un long silence suivit cet instant mélancolique et ce ne fut que lorsque l’homme eut fini son thé que la discussion reprit son cours sur un tout autre chemin. En effet, depuis qu’il s’était levé, Roy avait observé la maison ainsi que l’extérieur… Très perspicace, il posa alors quelques questions concernant l’habitation de sa patiente tout en ayant choisi des mots avec soin. Lilly posa alors son regard gorgé d’ambre sur lui non sans se sentir désemparée. Le fait d’évoquer l’histoire de cette maison lui remémorait des souvenirs emplis de bonheur et de tristesse. C’est donc d’une voix douce et quelque peu chagrinée que la jeune femme répondit…

« Je vis ici depuis quelques années maintenant… C’est vrai que c’est assez grand mais on m’apporte de l’aide lorsque c’est nécessaire… »

Portant son verre à ses lèvres fines, Lilly but une gorgée de jus de fruits avant de continuer son récit…

« Mais je ne veux pas susciter la pitié à cause de ce qu’il s’est passé il y a quelques semaines… Il est assez difficile de me laisser convaincre de venir m’aider… Surtout lorsqu’il s’agit de simples inconnus… Je peux m’en sortir, je le sais… »

La dernière phrase qui était sortie de la bouche de la scientifique avait été plus pour elle que pour celui qui l’écoutait avec beaucoup d’attention. Il est vrai qu’elle évitait de faire venir du monde chez elle… D’une part car elle désirait être seule et d’autre part car elle savait que ces gens venaient car ils avaient de la peine pour elle… Seuls ses amis proches ainsi que les voisins avaient donc une chance de briser la barrière qu’elle fixait… De plus, il y avait les sbires du Comte qui pouvaient revêtir n’importe quelle forme humaine. La méfiance était donc de rigueur chez celle qui ne possédait aucune arme pour défendre l'enfant qu'elle portait.

Mais avant de se laisser submerger par un flot de sentiments néfastes, Lilly se remit à sourire légèrement afin de terminer sur une bonne note.

« Sinon, c’est assez calme et l’environnement est parfait… Je me sens bien ici même si parfois, j’ai un peu peur…»

Afin de ne pas éveiller la curiosité de la petite qui jouait avec Black Hayate, la scientifique avait de nouveau étiré ses lèvres en un sourire un peu rassurant… Elle savait que le médecin avait compris où elle voulait en venir en parlant de « peur ». D’ailleurs, s’ils désiraient s’étendre sur le sujet, une balade dans les champs non loin de la petite bourgade était nécessaire. Caressant alors son ventre bien rond pour une dernière fois, la jeune femme se leva lentement afin de commencer à débarrasser. Ce ne fut que lorsqu’elle commença à se diriger vers la petite table qu’elle fit part à ses invités de ses envies…

« Si vous le voulez, nous pouvons aller nous promener un peu dehors pendant que le temps nous le permet. »

Toujours aussi souriante, la maitresse de maison attendit une réponse positive ou négative du père et de sa tendre petite fille du nom de Mia…

Congélateur à Lunettes Age : 30 Messages : 54

Ainsi, cela faisait bien quelques années qu'elle vivait dans cette maison, je ne m'étais donc pas trompé. En même temps, il aurait été très étrange qu'elle ne vive ici que depuis quelques semaines seulement, la mise en place de chaque meuble et la décoration de chaque pièce avaient dû prendre un certain temps avant de donner un tel résultat, autrement, cela aurait été vraiment très étrange... Enfin bon, Lilly poursuivit et m'annonça qu'elle recevait de l'aide lorsque c'était nécessaire. Je trouvais que c'était une excellente chose, dans son état actuel, mieux valait qu'elle ne se surmène pas, elle devait faire le moins d'effort possible et éviter toutes formes de stress histoire de ne pas accélérer les choses dans sa grossesse. Il y avait juste quelque chose qui avait l'air de la gêner dans le fait de recevoir de l'aide, et j'espérais qu'elle m'en dise un peu plus afin que je comprenne enfin ce qui la rendait mal à l'aise. Après avoir bu une nouvelle gorgée de sa boisson fruitée, elle ajouta qu'elle ne voulait pas susciter la pitié chez les autres, ce que je comprenais tout à fait étant veuf moi aussi. Et oui, depuis que je l'avais perdue, j'avais remarqué que le regard des autres, vis-à-vis de moi, avait changé. Dans les premiers jours, on m'avait constamment demandé si j'allais bien, et ce, partout où j'allais - le fait d'être le directeur du seul grand hôpital de la ville expliquait que tout le monde me connaissait - mais ça n'avait pas été tout, loin de là même.

Je pouvais comprendre que les gens soient tristes pour moi, mais à partir du moment où ils n'avaient pas vécu le même désastre, c'était-à-dire perdre sa femme et son fils, en un laps de temps aussi court, ils ne pouvaient me comprendre et encore moins m'aider. Mrs Dienelt avait perdu son mari et était enceinte de ce dernier, elle allait donc devoir élever son fils ou sa fille toute seule, car aussi malin qu'était son chien Hayate, celui-ci ne lui serait pas d'une grande aide. En tout cas, je pouvais plus ou moins comprendre cette patiente, même si nos situations étaient quelque peu différentes, j'étais néanmoins en mesure de dire que je savais ce que ça faisait d'attirer la pitié chez les autres. Je n'avais jamais supporté ça et je ne voyais pas comment on pouvait le supporter en fait, surtout quand on savait qu'on nous proposait de l'aide pour cette raison-là et non pas par générosité. Par contre, elle avait bien dit qu'elle suscitait la pitié depuis quelques semaines, cela voulait-il dire que son entourage était au courant de l'attaque qui avait eu lieu dans mon hôpital ? Ou ne parlait-elle que de son voyage jusqu'en Angleterre ? Elle était toujours méfiante aussi, ce qui était parfaitement normal lorsqu'on savait que les akumas pouvaient revêtir une forme humaine. A partir de ce moment-là, on ne pouvait plus dormir sur ses deux oreilles, on ne pouvait plus être rassuré lorsque l'on se promenait dans la rue et encore moins dans un lieu bondé. Personnellement, j'avais toujours été méfiant, et quand j'avais découvert la vérité, j'avais été rassuré en sachant que j'étais en mesure de les détruire, ce qui n'était pas son cas à elle, si jamais elle était attaquée, elle ne pourrait pas se défendre, mais en même temps, je ne voyais pas pourquoi les akumas décideraient de l'attaquer, à moins qu'il y ait une innocence chez elle...

A part moi qui était là pour quelques jours, je doutais qu'il y ait une autre innocence dans le coin, je supposais donc qu'elle pouvait vivre chez elle sans trop s'inquiéter, mais là je n'émettais qu'une hypothèse car je n'étais pas capable de ressentir les innocences. Je n'avais donc aucune raison de dire à Lilly qu'elle n'avait pas à s'inquiéter, ce ne serait qu'un mensonge, et rien de plus. Quoiqu'il en soit, elle avait peur d'être aidée parce qu'elle voyait des akumas partout, pour elle, la menace était omniprésente ! La suite me réconforta un peu. Elle déclara que l'environnement était parfait pour elle et calme. Il n'y avait donc que les akumas qui l'inquiétaient, le mieux pour elle serait d'avoir un exorciste constamment à ses côtés durant sa grossesse, mais je me doutais que c'était trop demandé. Ceux-ci oeuvraient pour protéger le plus de monde possible et donc, je doutais que la Congrégation accepte d'assigner un exorciste à la protection d'une seule personne, même si elle travaillait pour eux et était enceinte. Le mieux pour sa sécurité à ce moment-là serait qu'elle s'installe là-bas, mais même si la peur était évacuée, on lui demanderait sans aucun doute de poursuivre ses travaux et là, ce serait le stress qui prendrait le dessus. Sa situation était donc assez compliquée. Elle ne cachait pas qu'elle avait peur, ce qui prouvait qu'elle ne niait pas ce sentiment envahissant chez elle, mais pour faire bonne figure, elle souriait, sûrement plus à Mia qu'à moi, mais bon, elle cherchait toujours à rassurer son entourage en leur donnant l'impression que tout allait bien. Bref, elle ne voulait pas les inquiéter.

"Hmm, c'est compréhensible, surtout quand on sait ce que vous avez vécu il y a quelques semaines - toujours devant la fenêtre, je me retournais et me rapprochais du canapé duquel je m'étais levé un peu plus tôt - néanmoins, vous avez Hayate pour veiller sur vous, n'est-ce pas ?"

Etrangement, celui-ci m'approuva en hochant la tête tandis que Mia fit de même en souriant, elle avait donc adopté l'idée que Black Hayate faisait un excellent protecteur pour Mrs Dienelt. J'avais surtout dit ça pour Mia. Pourquoi ? Parce que depuis tout à l'heure, elle nous entendait discuter et comprenait parfaitement ce qui se disait même si nous restions le plus évasifs possible. On avait parlé du fait que Lilly soit effrayée par la présence de personnes autour d'elle, pour la rassurer, je m'étais donc servi du chien qui était le meilleur ami de l'Homme, mais pas seulement, certains faisaient d'excellents gardes. Mia le savait très bien puisqu'on n'avait jamais eu de problème avec nos 2 énormes chiens qui seraient en mesure de repousser le plus dangereux des criminels. En voyant l'expression de ma fille, je fus rassuré de voir qu'elle ne s'inquiétait plus pour ma patiente, car je ne souhaitais pas qu'elle se tracasse avec toutes ces histoires. Je désirais qu'elle conserve sa gaieté actuelle et son innocence, surtout qu'elle avait l'air de bien s'amuser avec ce chien même si pour l'instant, elle ne pouvait pas vraiment jouer avec lui. Il semblait que la propriétaire de ses lieux avait décidé que ces deux-là méritaient de s'amuser.
En effet, alors qu'elle était en train de débarrasser, elle nous proposa de sortir un peu histoire de profiter du beau temps avant que celui-ci ne s'en aille... Je trouvais que c'était une excellente idée, je n'avais pas osé la proposer dans le cas où elle aurait préféré rester chez elle pour se reposer. Je m'apprêtais donc à répondre positivement quand je vis ma fille réagir avec un enthousiasme démesuré !! Celle-ci se leva d'un coup et se mit à sautiller dans tous les sens tout en criant "ouais ! ouais !" une bonne dizaine de fois avant que je ne lui fasse signe de parler un peu moins fort, ce qu'elle fit de suite. Cependant, elle continua de dire "ouais ! ouais !" mais en chuchotant cette fois-ci ce qui me fit rire malgré moi, je n'avais pas ri aux éclats non plus, mais sur le coup je m'étais complètement détendu. Rien de tel que le rire pour évacuer la tension, non ? Son enthousiasme était contagieux en tout cas car Hayate avait l'air de répondre à celle-ci en exprimant les mêmes émotions ! Je répondis donc:

"Il semblerait que tout le monde soit partant. Et puis, il fait beau aujourd'hui, il serait bête de ne pas en profiter. On vous suit."

Je l'aidai ensuite à débarrasser la petite table et dit à Mia de prendre sa veste au cas ou. Je doutais que le temps change considérablement mais bon, j'avais toujours été très protecteur avec elle et je ne changerais pas maintenant. Et puis, je la porterais pour elle de toutes les façons, je me doutais que ça la gênerait vu qu'elle avait l'intention de courir dans tous les sens avec le chien de celle qui nous avait accueilli chez elle pour quelques jours. Quelques minutes plus tard, nous étions tous prêts devant la porte d'entrée que j'ouvris avant de les laisser passer en premier, je refermais derrière moi et nous commençâmes à marcher. Au départ, je ne dis pas un mot, attendant que Mia s'éloigne suffisamment pour que je puisse parler sans qu'elle ne m'entende, mais pas trop pour qu'elle ne quitte pas mon champ de vision. Une fois que ce détail fut réglé, je tournai mon visage vers celui ma patiente et lui annonçai:

"Comme vous devez vous en douter, j'ai décidé de rejoindre la Congrégation. D'ici quelques mois, j'aurais rejoint les autres exorcistes qui en font déjà partie... Vous trouverez sans doute ma question un peu étrange mais... qu'en pensez-vous ?"

» Une belle journée ensoleillée, délicatement ensanglantée [PV Raphaël]
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» Lilly Dienelt [Fiche Terminée]